Acontista sp. cf. multicolor*
(Amérique du Sud, brésil, venezuela) *Découverte par Saussure en 1870.
Le genre Acontista est peu connu, une bonne partie des espèces ont été découvertes et classées à la moitié du 20ième siècle. Ce sont des petites mantes qui font parties de la famille des Acanthopidae qui regroupe 85 petites espèces, toutes particuliaires au niveau du mimétisme. Le genre Metilia par exemple, est caractérisé par un mimétisme de feuille morte poussé à l'extrême. Celui des Acontista regroupe des mantes qui ont une apparence de fourmi à la naissance et pendant les premiers stades.
L'espèce qui nous intéresse ne dépasse pas les 2.5cm à l'âge adulte. Il va de soi qu'à la naissance ces mantes sont très petites et nécessitent une nourriture et un maintien particulier. Les éleveurs débutants devront se méfier. Cette mante fait 4 [mm] maximum à la naissance et pratique le myrmécomorphisme. Son épais prothorax est légèrement recourbé vers le bas ce qui l'empêche de redresser la tête au dessus du corps comme le ferait une mante dite «classique», cela accentue également la séparation des trois parties du corps (abdomen, thorax, tête). Cette posture horizontal est aussi mêlée à une couleure d'exosquelette noire et légèrement brillante et un avant du corps très compacte (les ravisseuses au repos semblent soudées à la tête). Lorsque l'on voit le mode de déplacement rapide et saccadé, aucun doute cette une véritable petite fourmi ! Le myrmécomorphisme est une forme de mimétisme batésien (théorie d'Henry Walter Bates 1825-1892), ce qui signifie qu'une espèce a pris au cours de l'évolution des caractéristiques d'une autre espèce redoutée dans le règne du vivant par une ou plusieurs catégories d'animaux, afin de se protéger. L'imitation de la fourmi est une méthode de défense utilisée par plusieurs centaines d'espèces d'arachnides et d'insectes dont voici une experte : Myrmarachne plataleoides (O.P.-Cambridge, 1869). Le caractère agressif que peut avoir une fourmi, les propriétés répulsives et toxiques de son acide formique (HCOOH), ou encore ses puissantes mandibules font peur à une grande partie des animaux, ce qui en fait l'animal idéal à imiter pour un être vivant de taille réduite. Mais qui dit myrmécomorphe, dit aussi myrmécophage : les prédateurs ne feront pas non plus la différence !
Acontista sp. gardera ses caractéristiques myrmécéennes jusqu'à la mue imaginale qui est un changement radical au niveau des couleurs et de la morphologie. Ses ailes postérieures sont marquées d'un orange vif improbable. Tandis que les ailes supérieures sont vertes, tachetés de brun et de jaune. Le corps est quant à lui devenu blanc-vert pâle et le prothorax est enfin redressé. Pendant leur croissance, les Acontista sp. ont une tendance craintive et peuvent facilement se mettre à sauter dans tous les sens. C'est un caractère qu'elles garderont une fois adulte, en revanche, nous n'avons jamais pu observer nos spécimens voler, ni faire de positions d'intimidation, ce qui nous fait nous interroger sur l'utilité des ailes postérieures oranges vives.
Taxonomie :
Embranchement : Arthropoda
Classe : Insecta
Ordre : Mantodea
Famille : Acanthopidae
Genre : Acontista
Espèce : sp. cf. multicolor
Dimorphisme sexuel :
Nos informations sur l'espèce sont entièrement basées sur des spécimens issus de parthénogenèse, nous n'avons donc aucune information sur les mâles. La parthénogenèse est rare chez les mantoptères mais les petites espèces comme Acontista sp. sont propices à ce type de reproduction.
Certaines femelles ont tout de même de la peine à faire la modification sexuelle ce qui explique la difformité de certaines oothèques lors des première pontes.
Les mâles existent, mais sont rares dans le milieu de la terrariophilie.
Nos statistiques :
Ce sont des moyennes basées sur l'éclosion de 42 Acontista sp de 5 oothèques différentes, issues de parthénogenèse.
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Naissance à mue imaginale : 154 jours, soit environ 5 mois.
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Mortalité naissance à sub-sub : 70% (violente sélection 2-3 semaines après la naissance)
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Mortalité naissance à imago : 90% Soit 20% des pertes aux deux dernière mues.
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Première oothèque parthénogénétique après 23 jours. Avec un risque de mal formation aux premières pontes, suivant les femelles.
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Maintien à 20°C la nuit, 25°C le jour.
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Humidité à 60% + légères pulvérisations quotidiennes.
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Taille naissance : 4mm ~
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Taille adulte : 2cm ~
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Taille oothèque : base carrée de 0.3x0.3cm et hauteur variable de 1 à 2 cm
Sources :
Observations Macroscientifique
Catalogue of life : http://www.catalogueoflife.org/
2015 © Dimitri Känel